Anticiper un krach sur les marchés financiers | logiciel Neystor

Évaluer le risque boursier grâce à un logiciel performant

Un vent mauvais se lève sur les marchĂ©s financiers ces dernières semaines. Des indicateurs inquiĂ©tants se retournent et semblent indiquer que la rĂ©alitĂ© pourrait bien nous rattraper plus vite que prĂ©vu. C’est l’occasion de vous expliquer comment nous analysons les marchĂ©s avec Charles GAVE et Didier DARCET. Notre analyse se base sur un indicateur de tendance des cours et un logiciel prĂ©dictif très intĂ©ressants que Charles et Didier ont mis au point. Notre but est de vous aider Ă  Ă©laborer une stratĂ©gie d’investissement pĂ©renne pour vous Ă©viter les baisses de cours et vous permettre d’anticiper un krach boursier.

Observer l’instabilitĂ© des marchĂ©s

L’analyse de Richard DÉTENTE

Richard DÉTENTE a publié un article sur le forum privé des lecteurs de sa lettre d’investissement le jeudi 28 janvier de cette année. Dans cet article, il explique que les marchés sont très fébriles pour trois raisons :

  • Les raids de particuliers sur certaines valeurs comme GameStop ou AMC ont peut-ĂŞtre participĂ© Ă  une baisse des indices pour couvrir des positions. En d’autres termes, lorsque des investisseurs qui pariaient Ă  la baisse se sont fait prendre Ă  la hausse, ils ont peut-ĂŞtre Ă©tĂ© contraints de vendre certains de leurs actifs pour limiter leurs pertes. Nous ne connaĂ®trons jamais les vraies raisons, mais c’est une hypothèse plausible.
  • Le chĂ´mage de masse aux États-Unis est Ă  un niveau historiquement inquiĂ©tant et cela ne va pas en s’arrangeant.
  • Toute la stratĂ©gie de lutte contre la pandĂ©mie repose sur la vaccination. Or, les rĂ©sultats de cette première campagne vaccinale semblent loin d’ĂŞtre extraordinaires quand on regarde un pays comme IsraĂ«l.

Pour toutes ces raisons, le VIX s’affole et repasse au-dessus de 30, entre le 27 janvier et le 1er février. Cela indique que les marchés sont très anxieux.

L’analyse de Charles GAVE

Lundi 1er février 2021, Charles GAVE a publié un article sur l’Institut des libertés intitulé : Les hirondelles volent vers le bas… Orage devant ? Dans cet article, il explique qu’il est inquiet et cherche à anticiper un krach boursier car trois indicateurs importants se dégradent depuis fin janvier.

Premièrement, les taux d’intérêts italien à 10 ans remontent :

Ce n’est pas bon signe, car cela signifie que les marchĂ©s s’inquiètent de l’instabilitĂ© gouvernementale en Italie. RĂ©cemment en effet, le premier ministre Giuseppe Conte a remis la dĂ©mission de son gouvernement au prĂ©sident.

L’Italie est le pays de tous les dangers en Europe. La dette italienne a littéralement explosée en 2020 pour atteindre le chiffre colossal de 160 % du PIB et l’économie réelle est littéralement exsangue. Donc, si un incendie institutionnel devait survenir en Europe, l’Italie serait toute désignée pour tenir le rôle de l’allumette.

Deuxièmement, la tendance de l’indice des banques européennes repart à la baisse et perd 12 % sur le mois de janvier :

Là encore, toute coïncidence avec la situation en Italie ne relève pas forcément du hasard… Pour rappel, l’indice des banques européennes a perdu 85 % de sa valeur depuis la grande crise financière de 2007.

Troisièmement, pour ne rien gâcher, Charles GAVE remarque aussi que le VIX prend son envol aux États-Unis. Cela signifie que tout le monde a bien conscience que les marchés boursiers lévitent uniquement grâce à l’action des banques centrales.

En résumé, Charles GAVE nous dit que son instinct commence à sonner l’alerte et cela semble se confirmer sur les marchés.

Anticiper un krach boursier : mode d’emploi

Éviter le piège des baisses de cours

Chez Gavekal Intelligence Software (GIS) Didier DARCET et Charles GAVE disposent d’outils macro-Ă©conomiques et d’indices comportementaux sur les marchĂ©s leur permettant d’obtenir des informations prĂ©cises et quantifiĂ©es.

Voici le résultat des performances de leur modèle pour la partie action de leur stratégie :

Stratégie globale avec capitaux en fonds propres

Leur point fort est d’éviter les baisses importantes des marchĂ©s en s’aidant de suites logicielles. Grand Angle est, en l’occurrence, bien placĂ© pour connaĂ®tre l’Ă©volution des outils informatiques chez GIS. En effet, notre Ă©quipe travaille en Ă©troite collaboration avec Charles et Didier depuis bientĂ´t un an pour mettre Ă  disposition des particuliers un outil rĂ©volutionnaire. RĂ©volutionnaire car le logiciel qui a Ă©tĂ© mis au point puis testĂ© permet l’accès aux marchĂ©s boursiers Ă  un plus grand nombre. Les professionnels de la finance ont recours Ă  des produits bien plus Ă©laborĂ©s et bĂ©nĂ©ficient de tarifs prĂ©fĂ©rentiels sur les transactions. AccĂ©der Ă  ces services reprĂ©sentent des coĂ»ts souvent inabordables pour les particuliers.

DĂ©finir sa stratĂ©gie d’investissement avec le logiciel Neystor

L’idĂ©e est simple, Neystor vous communique les signaux des marchĂ©s macro-Ă©conomiques chaque mois et les indicateurs de retournement de tendances sur la journĂ©e. Ensuite, dans la lettre d’investissement, Didier et Charles dĂ©cryptent pour vous ces indicateurs. Ainsi, le logiciel fait le point sur les tendances et la lettre d’investissement vous permet de mieux les analyser. Notre vĹ“u, c’est que les particuliers aient le mĂŞme niveau d’information que les professionnels. Nous avons Ă  cĹ“ur le fait que vous puissiez gĂ©rer votre argent par vous-mĂŞme et prendre des dĂ©cisions en Ă©tant mieux renseignĂ©s.

En reprenant ce que nous disait Charles plus haut, voyons si ce modèle confirme ou non son intuition. Neystor nous alerte fin janvier sur la dégradation de la situation en Asie et aux États-Unis :

Ă€ cette pĂ©riode-lĂ , nous sommes encore en-dessous des niveaux de crise, mais il faut surveiller les indicateurs. Dans la mouture de la lettre d’investissement, nous avons envoyĂ© une analyse sur l’origine de ces Ă©volutions. Pour rĂ©aliser cette analyse, nous nous sommes aidĂ©s du logiciel Trackmacro. Ce logiciel est rĂ©servĂ© aux professionnels qui gèrent des portefeuilles clients. Il fournit donc beaucoup d’informations utiles.

Analyse des données de Trackmacro

À la fin du mois de janvier, Trackmacro nous disait que trois paramètres du modèle avaient changé de trajectoire :

Ce qu’il faut retenir de ce graphique c’est que :

  • Le commerce mondiale est indĂ©cis. Il ne monte plus mais ne baisse pas non plus. Or, dans nos modèles, lorsqu’un indicateur est indĂ©cis cela est mauvais signe, car ça signifie que le marchĂ© ne sait pas comment se situer.
  • La base monĂ©taire mondiale remonte fortement. En d’autres termes, la planche Ă  billets de la FED a tournĂ© Ă  plein rĂ©gime pour calmer le jeu et assurer la croissance des marchĂ©s. La FED a donc eu peur que les marchĂ©s s’affolent et a voulu anticiper un krach boursier.
  • 4 des grandes règles du modèle sur 7 sont grises. Puisque la situation est floue, le modèle Ă©met un signal global dans le rouge. Il estime qu’il y a trop d’alĂ©as pour investir sereinement, alors que ce n’était pas le cas les derniers mois.

En résumé, ce modèle confirme l’intuition de Charles et nous montre les zones à risque en macro-économie. Nous espérons que vous cernez désormais un peu mieux ce que nous faisons avec Neystor jumelé à la lettre d’investissement. Nous allons maintenant nous intéresser à un autre élément essentiel pris en compte par Neystor : la psychologie des marchés.

Comprendre le comportement des marchés avec Neystor

S’aider d’un indicateur de mesure de tendances fiable

En trading, vous aurez beau avoir une idĂ©e brillante, si le marchĂ© ne pense pas comme vous, c’est bien vous qui perdez de l’argent. Alors pour mieux cerner les tendances sur les marchĂ©s financiers, nous avons dĂ©veloppĂ© un indicateur : l’indice des maçons. Cet indicateur est construit exclusivement sur l’observation des cours des grands indices mondiaux. Vous pouvez visionner en fin d’article la vidĂ©o explicative avec Didier DARCET pour bien comprendre l’analyse qui a permis de crĂ©er cet indicateur.

Alors concrètement, comment ça marche ? Neystor nous dit que d’un point de vue macro-Ă©conomique, les fondamentaux de l’économie sont en train de bouger et qu’il faut se mĂ©fier. Par contre, lorsque l’on questionne M. le marchĂ©, nous voyons que cela n’inquiète personne dans l’immĂ©diat. En conclusion, on peut se dire qu’il est encore trop tĂ´t pour sortir des marchĂ©s amĂ©ricains. Grâce au talent des gens de Gavekal Intelligence Software et de leurs outils, nous arrivons dĂ©sormais Ă  un niveau d’anticipation des marchĂ©s très pointu.

Anticiper un krach boursier avec Neystor

Regardez ce qu’il s’est passĂ© Ă  l’époque selon les indicateurs suivants. Neystor Ă  sonnĂ© l’alerte le 28 fĂ©vrier car les indicateurs s’Ă©taient dĂ©gradĂ©s de dĂ©cembre Ă  janvier :

Fin février ils ont clairement viré à l’orange :

Au mois de mars, on était dans le rouge vif puisque les marchés avaient chuté de 40 % :

Les marchés se sont retournés à la fin du mois de février. Comme l’actualisation de Neystor se fait en fin de mois, avec des publications mensuelles de statistiques macro-économiques, cela tombait merveilleusement bien ! Si les marchés s’étaient retournés début mars, nous aurions sûrement essuyé des baisses de cours très fortes.

Du fait de certaines bulles, les chutes de cours peuvent ĂŞtre aujourd’hui très rapides et violentes. C’est pour cela que l’indice des maçons est un outil particulièrement utile pour anticiper un krach boursier. Il nous permet de mesurer les retournements de tendance Ă  la journĂ©e près, puisque l’on se base sur les cours des indices.

En février 2020, notre indice des maçons a donné un signal de vente le 24 sur le SP500, à savoir l’indice mondial des actions :

Les maçons (comprendre ici les investisseurs en bourse) reviennent sur le marché le 6 avril. Ils indiquent par conséquent un renversement de tendance. Neystor analyse ce signal et nous dit fin juin que les indicateurs macro-économiques sont redevenus favorables aux actions :

La lettre d’investissement : La stratĂ©gie Grand Angle

Vous connaissez dĂ©sormais le nouveau visage de Grand Angle pour les annĂ©es qui viennent. Avec Neystor, vous aurez un thermomètre macro-Ă©conomique qui surveille en temps rĂ©el la santĂ© des marchĂ©s mondiaux afin d’anticiper un krach boursier le mieux possible. Dans la nouvelle mouture de la lettre d’investissement, nous vous ferons part de nos analyses pour vous aider Ă  comprendre les marchĂ©s. Charles, Didier et l’Ă©quipe de Grand Angle sont particulièrement fiers de vous apporter des outils performants afin de vous aider dans la bonne gestion de votre argent.

Cliquez sur cette vidĂ©o pour mieux comprendre en quoi consiste l’indice des maçons :

Attention au Krach

Nous voilà donc re-confiné pour au moins 1 mois.
On pouvait se douter de cela en suivant les indicateurs macro-Ă©conomiques et financiers de ces derniers jours. Explication et analyse de la situation sans fard tout en dĂ©voilant des pistes de solutions pour protĂ©ger votre Ă©pargne. 

Il faut commencer par bien garder en tête que l’économie ne s’est absolument pas remise de la 1ère vague pour la simple et bonne raison que nous sommes entrés en récession depuis fin de 2018/début 2019. La crise du COVID ne fait qu’accentuer cette récession à un niveau qui devient dramatique. N’oublions donc pas que le tissu économique allait déjà très mal pré-COVID.

Selon le graphique ci-dessus, 2/3 des entreprises n’ont pas atteint à nouveau leur valeur d’avant crise. 25 % des entreprises sont entre 0 et 20% de baisse et 40% de nos plus grosses entreprises subissent des chutes de leur cours supérieure à 20%. Considérer cette situation comme dramatique est loin d’être un euphémisme, ces 500 entreprises, présentes dans l’indice Eurostoxx 500, sont bien plus résistantes que le reste des entreprises européennes. De plus, la BCE et les différents pays européens ont inondé les marchés et l’économie d’argent.

Au 2e trimestre 2020, oĂą la chute du PIB en France a Ă©tĂ© forcĂ©ment violente, on parle de 40% d’activitĂ© en moins. Pour autant, comme nous le dĂ©voile le graphique ci-dessous – il y eu moins de faillites d’entreprises par rapport Ă  une annĂ©e normale.

En gĂ©nĂ©ral, il existe une corrĂ©lation entre la chute d’un PIB et les faillites d’entreprises. Mais 2020 n’étant pas une annĂ©e comme les autres, les mesures de soutien ont permis près de 20% de faillites en moins que d’habitude. 

Il est compliqué pour quiconque de mesurer correctement la profondeur de cette crise. En effet, une grosse partie des emplois et des revenus de la population qui risquent de disparaître sont aujourd’hui maintenus en état de survie.

Pourtant, selon une Ă©tude du cabinet McKinsey datĂ©e du 22 octobre, c’est la moitiĂ© des PME en Europe qui pourrait faire faillite d’ici 12 mois. PrĂ©cision non nĂ©gligeable : dans cette Ă©tude, McKinsey ne prend pas en compte les effets du 2e confinement qui s’ouvre aujourd’hui.

Les 2/3 des PME en Europe ont vu leurs revenus impactés à la baisse pendant la première phase de la crise du COVID.

Seules les grosses entreprises arrivent finalement Ă  sortir la tĂŞte hors de l’eau.  

Dans la même veine, les marges des entreprises en France se sont effondrées d’environ 20%.

On peut donc assez logiquement s’attendre à une hausse du chômage.

Bien sûr, les causes de fond sont connues et ne sont pas seulement l’apanage du COVID. L’effondrement des marges des entreprises qui déterminent directement le niveau de chômage et le niveau d’appauvrissement du pays est un phénomène dont l’origine remonte à la mise en place de l’euro.

Même chose en Italie où la production industrielle s’effondre au profit de l’Allemagne depuis l’arrivée de l’euro.

Dans ce cas de figure particulièrement, il est important de ne pas confondre la santé toute relative de certains marchés boursiers avec la santé du tissu économique.

Une autre illustration de ce phĂ©nomène de fond d’atrophie de l’économie – absolument pas conjoncturel et spĂ©cifique Ă  l’apparition du COVID – est l’effondrement du secteur bancaire europĂ©en. Les banques sont les premières Ă  souffrir d’une atrophie du tissu Ă©conomique. Elles sont en face de tous les dĂ©fauts d’entreprises sur les prĂŞts qu’elles ont consentis.

Depuis 2008, les bancaires europĂ©ennes ont perdu 90% de leur valeur. Le problème Ă©tant – avec cette nouvelle crise de 2020 – que la lumière au bout du tunnel est encore loin. Les marchĂ©s financiers considèrent le secteur bancaire europĂ©en comme dĂ©jĂ  nationalisĂ©, pour Ă©viter la banqueroute de certaines banques. 

En Europe, au moins, la situation ne reviendra pas à la normale avant peut être très longtemps. Il nous faudra vaincre tous nos démons avant de pouvoir repartir sur de nouvelles bases.

Où mettre son épargne ?

Nous sommes dans une récession mais ce n’est pas certain pour autant que les marchés actions soient les plus exposés. Rappelons-nous qu’entre 1941 et 1944, la bourse de Paris a connu un marché haussier très fort alors que la France était en pleine débâcle militaire, politique et sociale.

Ce phĂ©nomène est surnommĂ© les « hausses de misère Â». En pĂ©riode de crise, mieux vaut investir dans de grosses sociĂ©tĂ©s solides, qu’autres parts.

Il n’est pas impossible que les bourses européennes ou américaines en arrivent à ce stade.

Pour autant, Il est important de remarquer que le VIX, l’« indice de la peur »,  remonte en flèche ces jours-ci.

Dans la soirĂ©e du mercredi 28 octobre, le VIX est Ă  40. C’est un seuil critique. Certes, nous nous sommes habituĂ©s depuis 6 mois Ă  des choses anormales mais tout de mĂŞme. C’est loin d’être anodin. Ă€ ce stade c’est normalement un niveau insoutenable.

Pour autant, pour les plus courageux ou pour ceux qui sont investis à long terme et qui souhaitent parier sur une hausse des marchés après un Krach dû à cette 2e vague, tentons de comprendre pourquoi les actions pourraient croitre.

Habituellement, les investisseurs répartissent leur portefeuille entre une part sécurisée incarnée dans les obligations d’État et une part en action prétendument plus risquée mais avec un plus grand rendement. C’est ce que l’on appelle la théorie moderne de construction des portefeuilles. Dans cette théorie, en temps normal, les obligations stagnent pendant que les actions carburent et en temps de crise, les actions se cassent la figure mais les obligations montent car valeurs refuges pour le marché avec ses rendements garantis.

Ce type de portefeuille a globalement plutôt bien marché entre 1975 et 2015.

Or, aujourd’hui, avec un monde de taux d’intĂ©rĂŞt Ă  0%, il est compliquĂ© de corrĂ©ler rendements obligataires et valeurs refuges.  Devant ce que l’on appelle la « disparition du rendement Â», beaucoup d’investisseurs ont prĂ©fĂ©rĂ© investir en actions quitte Ă  prendre plus de risques. Mais Ă©galement dans des biens tangibles – l’immobilier au premier rang – pour sĂ©curiser leur patrimoine en substitution des obligations.

Nous sommes donc entrĂ©s dans un monde de bulle sur l’immobilier, les actions et les obligations. 

Maintenant que nous savons que certaines des entreprises les plus grosses et les plus performantes pourraient s’en sortir, reste à comprendre comment couvrir notre portefeuille financier.

En ce qui concerne les obligations, aujourd’hui, seule la Chine offre encore des rendements obligataires réels positifs.

Sur les 5 dernières années, investir dans les obligations chinoises fut un bon choix, même pendant et malgré le COVID, la Chine a maintenu ses taux contrairement au reste du monde.

Enfin, il pourrait ĂŞtre Ă©galement intĂ©ressant de s’intĂ©resser aux biens tangibles, ils restent une solide dĂ©fense contre une crise monĂ©taire. Mais ça, nous en parlerons dans un prochain article. 

Moins de liberté contre un revenu universel ?

Great Reset & Théorie monétaire moderne | Moins de liberté contre un revenu universel ?

Les USA et les pays riches de l’Union européenne sont en déclin. Plusieurs indicateurs autorisent ce constat. Trois, en particulier, retiennent l’attention. Le premier tient à la chute structurelle des taux d’intérêts à 0%, signifiant que l’avenir n’a plus de valeur. Le deuxième signale notre propension à vivre au-dessus de nos moyens, comme en témoigne le fait que la consommation représente environ 70% du PIB. Le dernier indicateur réside dans la chute de l’euro et du dollar.

Dans ce contexte de déclin, maintes pistes et réflexions ont été développées pour trouver la meilleure façon de renouer avec la croissance. Parmi ces réflexions a vu le jour une théorie monétaire moderne, en conjonction avec le « Great Reset ». Explications.

Dans nos économies modernes, aux USA et dans beaucoup de pays européens principalement, nous pouvons distinguer trois groupes d’individus.

Le premier est formé de ceux qui ont perdu espoir. Ils voient les grandes difficultés de ce monde, manque d’énergie et réchauffement climatique en tête, comme des obstacles insurmontables. Ils se replient donc sur eux même, sortent du système physiquement ou mentalement. C’est le profil qu’on peut appeler survivaliste.

La classe des faux intellectuels forme le deuxième groupe. Ils n’ont plus aucun contact avec le réel. Ils n’ont jamais pris de risques de leur vie — ils sont bien souvent fonctionnaires — parce que la prise de risques les terrifie. Pour eux, la véritable raison des difficultés de nos sociétés a une origine : un manque de planification par l’État.

Bien sûr, ces faux intellectuels n’aiment pas le peuple. Ils s’en méfient énormément : pour eux, les citoyens sont incompétents et inaptes à se gouverner eux-mêmes. Leur objectif est de vivre aux dépens des autres en échange de leur capacité naturelle et légitime, selon eux, à diriger le monde.

La meilleure incarnation de l’idéologie de ces personnes se trouve dans les grandes instances internationales comme le FMI ou les forums économiques mondiaux du type du forum de Davos. Ce sont ces gens-là qui nous réinventent le communisme à travers le monde sous une forme ou sous une autre. On les appellera la classe des « parasites ».

Enfin, le dernier groupe se compose de personnes dont les membres savent qu’ils ne savent pas grand-chose sur le destin du monde mais qu’à leur échelle, à l’échelle de leur vie quotidienne, ils sont conscients des opportunités à saisir pour l’améliorer. À défaut d’avoir toutes les réponses, ils essaient des choses. Parfois ils se trompent mais plus souvent ils réussissent et apprennent dans ce processus d’essais-erreurs.

Ces personnes, ce sont les capitalistes de terrain.

D’ailleurs, sur les deux derniers siècles, leur productivitĂ©, c’est-Ă -dire l’augmentation de la crĂ©ation de la richesse, Ă©tait d’environ 10% par an — et cela, en dĂ©pit de la pression de la classe des parasites regorgeant d’idĂ©es pour les empĂŞcher de vivre leur vie. Imaginons le rĂ©sultat si on les avait laissĂ©s tranquilles…

Et nous voici maintenant à notre époque où nos élites « parasites » ont réussi à devenir la principale force qui dirige les USA et certains pays d’Europe.

Ces dernières années, ils ont formalisé leur vision à l’aide de deux grands concepts. D’un côté le « Great Reset », qui est une vision de l’avenir tout à fait cauchemardesque pour les capitalistes de terrains et les pessimistes du premier groupe. De l’autre côté, pour réaliser leur « Great Reset », ils ont élaboré la grande idée mortifère de la théorie monétaire moderne.

Côté « Great Reset », voici leur programme exposé de façon la plus claire et synthétique possible à travers ses différents jalons.

La première Ă©tape consiste en un Ă©tat de la sociĂ©tĂ© oĂą la propriĂ©tĂ© privĂ©e aura Ă©tĂ© Ă©radiquĂ©e. 

Du point de vue des faux intellectuels, ce point de départ s’explique. En effet, posséder quelque chose c’est avoir une responsabilité et par conséquent prendre des risques. Or, puisque nos élites sont intolérantes au risque, leur idée est donc de ne rien posséder. Tout doit être la propriété de l’État et tout le monde pourra utiliser les choses disponibles dans le pays en fonction de critères définis par l’État. Bien sûr, l’État c’est eux.

La deuxième étape passe par la fin de la souveraineté.

Dans cette optique, ni les USA, ni aucun autre pays n’aura le contrôle de ses lois et de son destin. Encore une fois, la souveraineté renvoie à la prise de risques, monstre honni des faux intellectuels et, donc, à éliminer.

Donc, à la place d’États souverains, doivent émerger des instances collégiales dans lesquelles tous les fonctionnaires de tous les pays du monde s’occuperont de la marche du monde : FMI, ONU et autres Forums économiques mondiaux. Evidemment, ces instances sont aussi éloignées des réalités du terrain que de celles du peuple.

De cette vision idéale doit découler, dernière étape, un monde merveilleux où nous n’aurons plus ni faim, ni froid, où le réchauffement climatique aura été vaincu, tout comme la pauvreté et tout ce qui est difficile à vivre. La pollution elle aussi, évidemment, aura été éradiquée, et tous les réfugiés du monde pourront se rendre où bon leur semble et trouver du travail rapidement.

Nous aurons de meilleurs emplois, un niveau de vie plus élevé… Le paradis sur Terre.

Dans son livre La prĂ©somption fatale : les erreurs du socialisme, le cĂ©lèbre Ă©conomiste de l’après-guerre Friedrich Hayek expliquait que le propre des socialistes est de nier la complexitĂ© du monde et d’entretenir l’illusion que l’on peut rationaliser le monde dans ses moindres dĂ©tails. Pour cela il suffirait simplement de donner plus de pouvoir et d’argent Ă  nos Ă©lites.

Ils adoptent une logique tout à fait inverse de celle des capitalistes, laquelle consiste à partir du principe que l’on ne sait pas tout et qu’il appartient à chacun de faire ses propres essais pour construire sa réussite.

D’ailleurs, la conclusion de la synthèse du « Great Reset » de nos faux intellectuels est tout à fait éloquente. Si, à l’avenir, nous devons tenir compte des défauts de nos démocraties, il ressort, du point de vue des « parasites », qu’il faut plus d’élus détenant plus de pouvoir, tandis que, du point de vue des capitalistes, il conviendrait, au contraire, de se débarrasser de la grande majorité de nos élus qui sont soi-disant nos représentants alors qu’ils ne représentent plus le peuple depuis longtemps.

C’est pour cette raison que la théorie monétaire moderne ne tient pas la route non plus. Elle fait de la monnaie un outil de contrôle des populations.

L’idée fondamentale de cette théorie est que l’État peut utiliser le pouvoir monétaire non pas pour mettre à disposition un outil d’échange économique au secteur privé mais bel et bien pour accomplir une vision politique. La monnaie est considérée comme un monopole de l’État qui a la capacité de contraindre tout le monde à l’utiliser. C’est bien le mot contraindre qu’il faut retenir.

Par exemple, si l’État pense qu’il faut produire plus pour maximiser l’emploi et stabiliser l’économie, alors le « parasite en chef » ouvrira son manuel de la thĂ©orie monĂ©taire moderner qui lui indiquera de baisser les taux d’intĂ©rĂŞts. Pour cela, l’État doit disposer d’outils contraignants pour forcer ceux-ci Ă  baisser. Aujourd’hui cela se fait grâce aux banques centrales par l’intermĂ©diaire des banques commerciales. Mais ce n’est pas un système aussi directif que le voudrait notre classe de « parasites ». Ainsi Ă©merge l’idĂ©e de monnaies numĂ©riques directement rattachĂ©es au contrĂ´le des banques centrales. 

Par ailleurs, comme le peuple a tendance à se montrer revendicatif, les partisans de la théorie monétaire moderne sont aussi de fervents partisans du revenu universel.

Pour ces gens-lĂ , un revenu universel permettrait de tuer toute vellĂ©itĂ© du peuple Ă  contester le pouvoir en place. Dans la Rome antique, les parasites de l’époque l’avaient dĂ©jĂ  compris avec le slogan « Du pain et des jeux ». D’ailleurs ce slogan est apparu vers l’an 100 soit Ă  partir du moment oĂą l’empire romain a cessĂ© de s’agrandir et a amorcĂ© son dĂ©clin qui aboutira Ă  sa chute (du moins pour ce qui concerne sa partie occidentale) en 476.

Un dollar ou un euro numérique contrôlé par les banques centrales permettrait de mettre en œuvre facilement un revenu universel de base. Les impôts pourraient être prélevés directement sans possibilité d’y échapper, qu’ils soient consenti ou non par le peuple.
En résumé, retenons que le « Great Reset » et la Théorie monétaire moderne ne sont que les deux faces d’un même délire imaginé par des gens qui n’ont aucune utilité pour la société mais ont pour objectif de vivre confortablement à ses dépens.

Ainsi, la lettre d’investissement rédigée par Richard DÉTENTE et Guillaume ROUVIER, et avec la participation de Charles GAVE, évoque les marqueurs de fin de crise qui viendront évidemment de la Chine, et, dans sa rubrique cultur’ invest, indiquera un portefeuille-type à détenir pour y faire face.

Bien sûr dans les numéros précédents vous saurez comment acheter des obligations chinoises puisque c’est le seul marché obligataire issu d’une puissance mondiale sur lequel il est encore intéressant d’investir.

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Chine : construction d’une super puissance mondiale

La Chine est une dictature. Qu’on soit pour ou contre cette manière de gérer un pays, un fait est certain avec ce régime politique : une planification stratégique long terme peut se faire. Si nos gouvernants sont obsédés par la prochaine élection, ce n’est pas le cas des dirigeants chinois.

Prenons une idĂ©e fausse qui circule encore très largement : la Chine doit assurer 6% Ă  7% de croissance par an pour s’assurer que la hausse du niveau de vie de sa population suffise Ă  faire accepter la nature du rĂ©gime communiste.
Cette idée, bien ancrée, est issue de nul autre que Xi Jinping lui-même. Il a notamment expliqué ce constat en 2015.

Ce que certains considèrent encore comme une découverte de l’agenda secret chinois n’est qu’une information publique qui eut cour entre 2002 et 2020.

Aujourd’hui, la donne est diffĂ©rente. La migration des populations des campagnes vers les villes – colossale jusqu’à aujourd’hui – est terminĂ©e.

Chaque année, environ 20 millions de personnes quittaient les campagnes pour s’installer en ville. Sur 20 ans, la Chine a déplacé 500 millions de personnes. À titre de comparaison, cela réprésente presque 2 fois la population des USA.

Cette migration interne nĂ©cessitait effectivement une croissance du PIB de 6,5% par an afin de pouvoir subvenir aux besoins de cette masse incroyable. Les performances de croissance de la Chine s’expliquent aussi beaucoup grâce Ă  cette migration. La production est souvent corrĂ©lĂ©e Ă  une augmentation de la population. Lorsqu’il y a 20 millions de travailleurs en plus chaque annĂ©e, forcĂ©ment, la production a tendance Ă  augmenter si les infrastructures sont prĂ©sentes. C’était ça le challenge de la Chine des 20 dernières annĂ©es. Arriver Ă  faire suivre l’investissement dans les infrastructures du pays pour accueillir cet exode rural.

Maintenant que les mouvements de population entre la campagne et la ville sont essentiellement terminés, il est logique que la croissance prenne un rythme de croisière plus bas.

C’est dans ce contexte que nous arrivons en 2020.

L’objectif de long terme est profondément différent. Maintenant que de nombreuses infrastructures sont en place et que les usines sont installées, il faut faire monter la production chinoise en gamme.

Ces 30 dernières annĂ©es, la Chine Ă©tait vue comme une puissance Ă©conomique dans les technologies du passĂ©. Dit autrement, la Chine copiait et fabriquait les technologies occidentales. Ce deal, qui a durĂ© plusieurs dĂ©cennies, a menĂ© Ă  la dĂ©sindustrialisation de l’occident au profit de l’Asie avec la contrepartie d’une vie de cigale pour les occidentaux.

L’objectif de long terme chinois devient alors clair : Devenir une puissance innovante. 

C’est logiquement à ce moment que les USA disent stop.
Ce fut par exemple le cas avec le domaine des semi-conducteurs, au centre des restrictions commerciales des USA envers la Chine. Les USA ne veulent plus honorer leur pacte faustien avec la Chine maintenant que le Diable vient chercher les âmes qu’on lui a promis.
La guerre commerciale fait alors rage et cela continuera quel que soit l’administration au pouvoir. Démocrate ou Républicain, peu importe, c’est une question de survie de l’empire US.

Et pourtant, la grande Histoire suit son cours. Aujourd’hui la Chine produit plus de smartphones que n’importe quel autre pays :

Quant à Taiwan, avec l’entreprise TSMC, le pays devient leader dans la fabrication de semi-conducteur de très haute qualité laissant Intel, géant occidental, sur le carreau.

Évidemment, retrouver Taiwan au cœur d’une haute technologie clef ne va pas apaiser les tensions diplomatique et militaires entre les USA et la Chine.

Il est donc et finalement assez logique que Trump ait concentré cette guerre commerciale USA-Chine sur la high-tech en rentrant dans un conflit très dur sur les semi-conducteurs et en interdisant le système Android de Google pour les smartphones de Huawei.
La technologie est le nerf de la guerre.

D’ailleurs, l’impact sur Huawei est tout à fait réel.

En rĂ©action Ă  cela, la Chine poursuit d’autant plus rapidement l’expansion de sa capacitĂ© de production de semi-conducteurs. 

Selon l’agenda Chinois, le plan appelé China 2025 a pour objectif de mettre à niveau l’industrie chinoise sur les technologies d’avenir par rapport à l’occident.

Le parti communiste chinois a Ă©galement fixĂ© un autre horizon Ă  2035. L’objectif est tout trouvĂ© : dĂ©passer l’occident et devenir une puissance innovatrice. Le but est notamment de supprimer 40% Ă  80% des importations de hautes technologies dont la Chine est dĂ©pendante essentiellement sur les secteurs des semi-conducteurs, des vĂ©hicules du futur et des Ă©nergies renouvelables.

À ce stade, nous ne sommes pas encore en capacité de dire si la Chine y parviendra ou non. En revanche, tous les marchés actions semblent y croire lorsque l’on regarde les sources de financements des entreprises qui doivent produire ces innovations :

Le financement par les marchés pèse à peu près la même chose en 2020 que l’investissement par la dette.

Enfin, depuis la crise du COVID, la Chine vise ce qu’elle appelle “la double circulation”. Concept qui vise à minimiser sa dépendance aux High Tech étrangères et notamment US. La chute du PIB Chinois au printemps 2020 est en grande partie dû à cette dépendance vis à vis de l’étranger. Ce terme de « double circulation » fait référence à la consolidation d’une demande intérieure suffisante sur tous les secteurs de production pour satisfaire la demande chinoise tout en continuant à échanger avec le monde. La Chine cherche à être suffisamment solide pour faire du commerce international sans toutefois s’exposer à des dépendances trop fortes et potentiellement trop préjudiciables à son économie.

Par ailleurs, conserver les investissements étrangers en Chine permet à la Chine de stimuler l’innovation dans son économie. C’est de cette façon qu’ils ont eu la technologie de nos avions de ligne ou de nos trains à grande vitesse.

Les achats massifs d’or par la Chine, la mise en place de la cotation en yuan du pétrole, la mise en place d’un équivalent du FMI asiatique ou encore d’un marché de cotation de l’or ne sont que des étapes prévisibles et annoncées des grands plans de la Chine pour asseoir sa stratégie à long terme.

La Chine est doucement en train de créer un concurrent au dollar grâce à un Yuan qui sera réévalué progressivement et qui bénéficiera d’une couverture en or.

Le pays de Xi Jinping va poursuivre ses achats d’actifs Ă  l’étranger afin d’asseoir sa puissance. C’est aussi une des raisons pour laquelle la chine possède des participations dans tous les ports sur la route de Shanghai Ă  San Francisco en passant par l’Europe.

En conclusion, il ne faut pas oublier que la Chine, dans l’Histoire du monde, c’est environ 20% du PIB et que les 19e et 20e siècles sont une phase de dĂ©pression pour la Chine qui a pris fin au 21e siècle. Quand le 20e siècle Ă©tait le siècle des USA, on se dirige doucement vers un 21e aux couleurs de la Chine. 

Chine : puissance sous-estimĂ©e par l’occident

La Chine, pourtant puissance mondiale au cœur de l’Asie reste très mal connue en Europe et aux USA. Les informations que nous avons en tête sont souvent datées car la situation évolue rapidement.

Pour certaines personnes, de prime abord, la Chine est encore un pays en voie développement. Pour aller encore plus loin dans ce stéréotype, les chinois ne sont pas très bien payés et la Chine est une puissance économique car elle exporte énormément. Ou encore, la Chine ne pourrait pas s’en sortir si nous n’achetions pas chinois. Comprenez produits de mauvaise qualité mais pas cher.

La Chine n’est plus un émergent mais un pays émergé

Alors oui, on parle de la Pologne, de la Lituanie, de l’Estonie et la comparaison est faite avec le salaire médian des grandes villes chinoises comme Shanghai, Pékin ou encore Shenzen qui est l’usine High tech d’une bonne part du monde. Mais n’oublions pas que la population de ces trois grosses villes représente 59 millions d’habitants. Un comparatif, donc, tout à fait légitime puisque la Pologne est habitée par 38 millions d’habitants. Et si on additionne l’Estonie et la Lituanie, on approche des 4 millions d’habitants.

Certes, mais en Chine, ils sont 1,4 milliards. Donc, d’un certain point de vu, incomparables.

Mais il y a, malgrĂ© tout, certains points que nous pouvons comparer. Prenons le salaire moyen. L’avantage du salaire moyen est que lorsque vous le multipliez par la population, vous avez la totalitĂ© des salaires.

En 2020, le salaire moyen en Chine c’est 876 € soit 10 500 € par mois.
Sachant que la population active est de 806 millions de chinois, cela représente une masse de salaire distribuée à l’année de 8 500 milliards d’€. Pour rappel, le PIB de la France c’est 2 400 milliards € avant le COVID et le PIB des USA tourne autour des 17 000 milliards d’euros.

On se dit alors qu’un PIB aussi consĂ©quent est surtout liĂ© aux exportations – le made in china. Globalement, si on suit ce raisonnement, la Chine n’est pas grand-chose sans les USA et l’Europe. 

En quelque sorte, ils parasitent notre pouvoir d’achat pour se construire leur propre puissance.

Là aussi c’est une idée éculée.
En 2020, la part de la consommation dans le PIB en Chine sera d’à peu près 58% du PÏB.
Si le PIB chinois en 2020 sera d’environ 12 300 milliards €, la consommation représente donc 7 250 milliards €.
Certes, mais que cela signifie t-il ? 60% de consommation sur le PIB suffit pour être un pays indépendant du pouvoir d’achat de l’occident ? 
Aux USA, par exemple, la part de la consommation est d’environ 67% selon les années.

Seul bĂ©mol de ce constat : une part de la consommation trop importante c’est un dĂ©ficit annuel trop important.

En économie, comme dans beaucoup de matière, tout est affaire d’équilibre. Si vous consommez beaucoup et que vous ne travaillez pas assez, vous sombrez.
C’est le prix nobel d’économie français Maurice Allais, qui a théorisé cela avec sa fameuse « règle d’or ». Il y explique notamment que la rémunération de l’épargne, donc les taux d’intérêts, doivent permettre de trouver l’équilibre optimum entre consommation et investissement. Si vous consommez trop, vous n’investissez pas assez et le capital productif de votre pays finit par disparaître. C’est ce qui se passe en Europe et aux USA. Les délocalisations ne sont que la conséquence de notre envie de consommer démesurer.
Bilan : Nous vivons au-dessus de nos moyens. 

Ă€ l’inverse, si vous investissez trop et que vous ne consommez pas assez, vous ĂŞtes une fourmi invĂ©tĂ©rĂ©e, alors vous risquez d’appauvrir votre population et/ou de faire les mauvais investissements pour satisfaire des clients Ă©trangers qui vous paieront en monnaie de singe.

C’était le cas de la Chine il y a 20 ans. Elle accumulait des dollars et des bons du trésor américain en contrepartie de leurs exportations. Aujourd’hui la Chine a plus d’un millier de milliards de réserves de change essentiellement en dollars et ils savent pertinemment que cela va mal se passer pour ce gros stock de dollar (mais également d’euros).

C’est notamment dû à ce phénomène que certaines mutations ont eu lieu en Chine.

Pendant 40 ans, la Chine a, volontairement, accumuler dollars et euros pour deux raisons :

  • La première est politique. Rester en bon terme avec les USA et l’Europe Ă©tait important pour construire leur empire. 
  • La seconde est financière. En effet, cette grande quantitĂ© de dollars a permis Ă  la Chine de maintenir son Yuan bas par rapport au dollar. 

Si le Yuan est bas ce n’est pas parce que la Chine est une dictature. Dictature ou pas, si les équilibres économiques ne sont pas là, un pays s’effondre. La Turquie en ce moment est un bon exemple. Ils ont un dictateur au pouvoir mais la livre turque est très mal en point.

Pour aller plus loin, le mieux est de comprendre le deal passĂ© entre la Chine et l’Occident. 

La Chine : 

  • S’engage Ă  fabriquer sur son territoire les produits que les occidentaux veulent. 
  • Pas d’achats d’actifs amĂ©ricains sur le sol de Washington. 
  • Recycler les dollars en obligations amĂ©ricaines, cela permettra d’acheter encore plus chinois. 

En contrepartie, l’occident s’engage : 

  • Ă€ dĂ©localiser usines et emplois en Chine 
  • Ă€ laisser le Yuan sous-Ă©valuĂ© par rapport au dollar

Politique occidentale qui va provoquer de gros dĂ©ficits budgĂ©taires. L’occident dĂ©pense plus qu’il ne gagne en Chine. Mais, Ă©tant donnĂ© que la Chine rachètera cette dette, l’occident peut se le permettre jusqu’à ce que ce cycle de dĂ©sindustrialisation soit fini.

Dit autrement, les USA et l’Europe ont acheté les importations chinoises en contrepartie d’une désindustrialisation programmée. Un Yuan sous-évalué et des réserves de changes explosives ne sont que le moyen monétaire et financier de procéder à ce transfert de richesse.

Si on suit ce raisonnement, la Chine finit riche et l’occident pauvre. Mais alors pourquoi l’occident a accepté un deal aussi mauvais ?

La raison est simple : on a vendu les bijoux de famille pendant 40 ans.
Pendant 40 ans, l’occident a vécu au-dessus de ses moyens. Pendant que les chinois travaillaient 60 heures par semaine. 

D’ailleurs, si les USA ont Ă©tĂ© des partenaires indĂ©fectibles de ce Deal pendant 40 ans, aujourd’hui, alors que l’heure est venue de donner son âme au diable en contrepartie de ces 40 annĂ©es de fĂŞtes, les USA ne veulent pas en entendre parler. Ce deal est la cause fondamentale de la guerre commerciale entre la Chine et les USA.

C’est pour cette raison que peu importe qui est le président des États Unis, cette guerre commerciale aura lieu et devrait être perdue par les USA

Tout cela s’est bien illustrĂ© pendant la pandĂ©mie qui a frappĂ© toute la planète. 
La Chine détient les moyens de production.
Les occidentaux se sont battus entre eux pour avoir le droit d’acheter des masques, des médicaments et du matériel médical aux chinois.

Le monde d’après est-il synonyme de dĂ©flation ?

Nous n’avons jamais connu de chocs Ă©conomiques et monĂ©taires aussi grand. 
Chose rare : les Ă©conomistes nous disent que l’offre s’est effondrĂ©e en mĂŞme temps que la demande. En effet, le nombre de personnes en capacitĂ© de faire des achats a fortement diminuĂ© en mĂŞme temps que la capacitĂ© Ă  produire des entreprises s’est effondrĂ©e.
Cela se rĂ©sume en une situation assez simple : confinement oblige, beaucoup d’entre vous ne peuvent plus aller travailler et ont vu leurs revenus diminuer ou disparaĂ®tre en fonction des cas.

Historiquement une telle pĂ©riode aurait enclenchĂ© une crise Ă©conomique dĂ©flationniste d’anthologie comme dans les annĂ©es 30. 
Aujourd’hui – et ce pour ne pas reproduire ce qu’il s’est passĂ© suite aux dernières grandes cirses – les Ă©tats et les banques centrales sont Ă  la manĹ“uvre Ă  grand renfort d’injections monĂ©taires tant dans le circuit de la finance que dans l’Ă©conomie rĂ©elle.
Le bilan de la banque centrale des États-Unis illustre bien le choc monĂ©taire que les Ă©tats ont mis en route sur le plan budgĂ©taire. Les dĂ©penses sont Ă©galement massives Ă©tant donnĂ© que l’inflation est avant tout autre chose un phĂ©nomène monĂ©taire. 

Mais alors, comment une crise dĂ©flationniste par nature pourrait se transformer en crise inflationniste carabinĂ©e ? Explication et analyse de ce phĂ©nomène qui risque d’arriver.  

Beaucoup de personnes comparent cette pĂ©riode Ă  la grande crise de 1929 ou, dans une moindre mesure, Ă  celle de 1968 (Ă  cette Ă©poque la production dans le pays s’Ă©tait aussi arrĂŞtĂ©e en France car une bonne partie de la France Ă©tait dans la rue).

Pourtant ces deux exemples, bien qu’intĂ©ressant Ă  Ă©tudier car ce sont nos seuls points de comparaisons historiques, n’ont pas grand-chose Ă  voir avec ce que nous vivons aujourd’hui. 
Deux facteurs majeurs nous distinguent fondamentalement de tout ce que nous avons connu auparavant : 

  • L’existence d’internet 
  • L’endettement massif 

Pour particuliers, entreprises ou États, internet est un facteur clĂ© et non nĂ©gligeable : dans les crises prĂ©cĂ©dentes, le manque d’informations actualisĂ©es et le manque de communication entre les dĂ©cideurs Ă  travers le monde ont fait des ravages.
C’Ă©tait le cas lors de la crise de 1930 : les informations se propageaient très lentement et les remontĂ©es d’informations du terrain n’Ă©tait pas du tout aussi prĂ©cises qu’aujourd’hui.
En effet, en 1930, un Chef d’État avait peut-ĂŞtre 90% des indicateurs en moins sur son tableau de bord. De plus, ces indicateurs s’actualisaient Ă©videmment beaucoup moins rapidement. Si on compare la gestion d’un État Ă  une course d’orientation, Herbert Hoover, prĂ©sident des USA en 1930, s’orientait avec une carte en papier mise Ă  jour une fois par an tout au plus.  Trump, quant Ă  lui,  est armĂ© d’un smartphone dernière gĂ©nĂ©ration. 

Certes, ces deux crises sont diffĂ©rentes. Mais la manière d’interagir face Ă  une crise est non nĂ©gligeable. 
Ces deux prĂ©sidents ne vivent pas une crise de la mĂŞme manière : les contraintes comme les possibilitĂ©s de dĂ©veloppements sont incomparables. 
En 2020, une crise dĂ©flationniste par manque de rĂ©activitĂ© des autoritĂ©s est très peu probable tant la vitesse de rĂ©action est grande. 
Finalement, le seul véritable moyen pour qu’il y a ait une crise déflationniste aujourd’hui serait une perte de la confiance dans la monnaie.

Nous avons constatĂ© dans la première partie de cet article qu’une dĂ©flation par perte de contrĂ´le de la monnaie ou du peuple serait très peu probable. Que peut-il alors se passer ? 

Un constat sur cette crise est clair : l’État tente de maintenir le pouvoir d’achat des français. 

En injectant de l’argent Ă  tout va, le chĂ´mage partiel pour tous ou le report des divers prĂ©lèvements opĂ©rĂ©s par l’État sont de bons exemples d’argent injectĂ©e dans l’Ă©conomie. Cela coĂ»te cher mais, dans un premier temps, cela permet au tissu Ă©conomique de ne pas s’effondrer sur lui-mĂŞme.  
En revanche, payer les français Ă  rester bricoler chez eux, cela revient en termes Ă©conomiques Ă  stopper la production : les entreprises sont Ă  l’arrĂŞt tout en maintenant le pouvoir d’achat.  Bilan : autant d’argent pour moins de biens et services en circulation. 

Cela nous fait doucement penser Ă  une recette de crise inflationniste. 
Le fait que les français soient dans l’obligation de rester chez eux, qu’ils n’aient pas forcĂ©ment de vision prĂ©cise et concrète sur l’avenir, les oblige Ă  Ă©pargner. Bien plus que d’habitude. 
Malheureusement, Ă©pargner ne relancera pas l’économie. 

Comprenez maintenant les raisons pour lesquelles notre ministre des finances, Bruno le Maire, vient nous expliquer que mettre des sous de cĂ´tĂ© en ce moment, ce n’est pas bien. Tout cela devrait logiquement ĂŞtre arbitrĂ© par le niveau de taux d’intĂ©rĂŞts, mais nous sommes en crise. Ce sont donc aux français de faire des efforts. Malheureusement, comme la banque centrale europĂ©enne s’est chargĂ©e de dĂ©finir ce qui Ă©tait un bon niveau de taux d’intĂ©rĂŞt, la rĂ©gulation ne se fait plus. 

Le second problème, non nĂ©gligeable Ă©galement, est la dĂ©pense. 
Magasins fermĂ©s, vacances interdites, pas de voitures au-delĂ  d’un kilomètre…CompliquĂ© de dĂ©penser tel un Ă©picurien. 
De plus, les revenus sont, globalement, en baisse par rapport Ă  l’avant crise. Nous pouvons donc faire une croix sur un quelconque niveau de croissance Ă©quivalant Ă  ce qui prĂ©valait avant la crise. 

Prenons un exemple simple pour imager cela :  un mĂ©nage avec un revenu de 2 mille euros avant la crise passe Ă  1500 euros pendant la crise. Monsieur et madame ont 86 % de leur salaire au chĂ´mage partiel mais madame n’a plus les heures supplĂ©mentaires et monsieur n’a plus les primes. Ils se retrouvent avec 75 % de leurs revenus. En revanche, ils n’ont plus aucun frais de dĂ©placement, ne payent plus la cantine des enfants qui sont Ă  la maison. Plus de frais de garde ou plus de frais pour les activitĂ©s, monsieur ne va plus voir les matchs le samedi et madame ne fait plus de shopping sauf un peu sur Amazon. 
Concrètement, leur train de vie passe de 1800 euros par mois Ă  1200 euros par mois avant la crise. Ils mettaient 200 euros de cĂ´tĂ© et pendant la crise, 300 euros de cĂ´tĂ©. 

Du cĂ´tĂ© des entreprises, elles vendaient chaque mois pour 1800 euros de biens et services Ă  notre famille. Aujourd’hui, elles vendent plus que 1200 euros environ soit 35% de moins.  C’est Ă  peu près la chute du PIB qu’on observe sur mars et avril. En prĂ©cisant que nous faisons l’impasse sur pas mal de choses comme l’investissement pour simplifier le raisonnement. 

Suite Ă  ce constat, deux choses sont Ă  noter : 
– De nombreuses entreprises vont faire faillite car les marges des entreprises sont faibles en France. Cela va poser problème après le dĂ©confinement puisque monsieur ou madame va se retrouver au chĂ´mage.
– Une fois le dĂ©confinement rĂ©alisĂ©, seul monsieur retournera travailler et les 600 euros qu’ils ont mis sagement de cĂ´tĂ© sur mars et avril leur serviront Ă  financer le temps oĂą les revenus de madame qui se seront effondrĂ©s car elle sera en recherche d’emploi. 

En termes monĂ©taires, on verra apparaĂ®tre de l’inflation si l’État continue Ă  donner de l’argent Ă  des mĂ©nages qui ne consommeront que l’essentiel pour s’en sortir. De ce fait, nous nous retrouvons avec le prix des produits alimentaires de base qui augmentent et les prix des produits plus secondaires qui diminuent. 

Nous pouvons donc tirer certaines conclusions de ce que vous venons d’expliquer : 

  • D’abord, ne comptez pas sur une reprise fulgurante de l’Ă©conomie. Dire aujourd’hui que l’Ă©conomie va retrouver son niveau d’avant c’est dire qu’un couple qui gagne aujourd’hui 1500 euros, et dont l’un des deux conjoints va tomber au chĂ´mage, va retrouver son niveau de revenu d’avant crise dès le 11 mai. 
  • Quant aux entreprises, cela voudrait dire qu’aucune ne fera faillite et que la quantitĂ© de production de biens et services sera au mĂŞme niveau qu’avant la crise. Sachant que la Coface annonce une hausse des faillites de 25 % pour 2020…

Et l’inflation lĂ -dedans ?

Une chose est sĂ»re : cette dette est Ă  taux fixe. 
Cela signifie, simplement, que notre couple avec enfants dont un seul parent a retrouvĂ© du travail après le dĂ©confinement va voir ses revenus baisser mais ses crĂ©dits rester au mĂŞme niveau. 

Deux solutions s’offrent alors Ă  notre couple : 

  • Ils ont de l’Ă©pargne et dĂ©cident de rembourser leurs emprunts au plus vite ce qui est un mĂ©canisme dĂ©flationniste. 
  • Ils n’ont pas d’Ă©pargne et se retrouvent dans l’ennui profond qui peuvent les conduire Ă  un dĂ©faut de remboursement de leur prĂŞt immobilier, auto ou crĂ©dit Ă  la consommation. Ceci est Ă©galement un mĂ©canisme dĂ©flationniste. 

Pour autant, comme nous l’avons notĂ© au dĂ©but de cet article, nous ne sommes pas en 1930 et les gouvernements sont bien conscients de cette situation. L’État pourrait dĂ©cider de continuer Ă  verser de l’argent pour maintenir le système d’une façon ou d’une autre. Des prĂŞts ou des aides directes Ă  l’entreprise de Madame pour qu’elle ne soit pas licencier ou une rallonge directement envoyĂ©e aux mĂ©nages. 

Aujourd’hui, nous ne savons pas ce qui est dans les tuyaux car tous les mĂ©canismes en place sont essentiellement basĂ©s sur la pĂ©riode de confinement mais on abordera très probablement ce sujet une fois que nous serons confrontĂ©s Ă  la peur de la dĂ©flation. Un scĂ©nario dĂ©flationniste dans une Ă©conomie endettĂ©e est Ă©quivalent Ă  une fin de partie puisque la pyramide du crĂ©dit s’Ă©croule faute de personnes aptes Ă  rembourser. 
C’est dans cette hypothèse que l’État imprimera ce qu’il faudra et qu’il est possible que l’on voit apparaĂ®tre de l’inflation sur certains produits. 
C’est dĂ©jĂ  le cas avec l’or, actif qui rĂ©agit Ă  l’inflation monĂ©taire. Mais cela est aussi le cas avec l’alimentation comme nous savons qu’imprimer de l’argent ne règle pas les problèmes mais en crĂ©er de nouveaux (des problèmes). 

On verra encore plus de dĂ©sĂ©quilibres apparaĂ®tre de ci et de lĂ . 

Ă€ partir de ce moment, absolument rien n’est lisible ou prĂ©dictible, tout dĂ©pend des rĂ©actions des uns et des autres face Ă  des crises. L’État pourrait provoquer alors une inflation volontaire pour rĂ©duire les dettes. Cela reviendrait Ă  faire exploser l’euro assez rapidement ou, Ă  moindre mesure, la perte de confiance dans la monnaie, ce qui ferait exploser le prix de l’or et des actifs rĂ©els. Ou bien, l’Europe pourrait se maintenir dans ses dogmes inflexibles et nous plongerons dans la dĂ©flation jusqu’Ă  ce que des Ă©quivalents aux « gilet jaune Â» fassent sauter le système politique. 

Finalement, nous finirons plus pauvres Ă  coup sĂ»r. 
Warren buffett imself a tenu son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale samedi dernier.
Un message Ă  retenir : tous aux abris. 

En conclusion, pour le moment, inflation ou dĂ©flation, personne n’en sait rien. En revanche, nous savons que l’Ă©conomie rĂ©elle est en crise et qu’à ce jour nous ne sommes pas prĂŞt d’en voir le bout.